2012 de Roland Emmerich
Aujourd'hui, Critictactoc s'agrandit et accueille un nouveau rédacteur, Rémi, qui viendra nous gratifier de ses critiques le plus souvent possible ! Pour ouvrir le bal, il a choisi de nous parler de 2012, le nouveau film catastrophe de Roland Emmerich
-Swoop
Bien le bonjour !
La fin du monde, c’est pour dans trois ans. Les Mayas l’avaient prédit et Roland Emmerich leur donne raison. Dans 2012, les planètes s’alignent, le soleil fait fondre la nôtre de l’intérieur, tout s’écroule en surface, et une famille américaine tente de sauver sa peau.
Conscient que la destruction du monde est le plus saisissant des spectacles imaginables, Emmerich peaufine de film en film sa réputation de plus gros bourrin d’Hollywood et prouve avec 2012 qu’il ne se lasse pas, bien au contraire, de martyriser notre pauvre Terre. L’homme ne conçoit la réalisation que comme une démonstration de force, il aime épater, et il faut l’avouer, le résultat est en partie épatant. En partie seulement, car comme toujours avec lui, le soin apporté à la forme s’accompagne d’un traitement incroyablement simpliste du fond.
Pour permettre à cette œuvre monumentale (2h40, qu’on ne voit pas passer) de surpasser tous ses prédécesseurs, Emmerich a décidé de collecter et de sublimer, plutôt que d’innover. On retrouve donc des éléments de ses propres créations (Independance day, Le jour d’après), mais aussi de La guerre des mondes, de Deep Impact ou du Pic de Dante. Pas étonnant, dans ces conditions, que son film paraisse tellement daté, avec ses personnages typiques des films-catastrophe de la fin du siècle dernier : les deux Cassandre (le scientifique et l’animateur de radio illuminé) et surtout cette famille éclatée par un divorce, avec un père irresponsable (John Cusack, impeccable) qui déçoit sa fille et énerve son fils, rejetons élevés par une mère recasée mais toujours amoureuse (Amanda Peet, pas aidée par son rôle). Forcément, leurs mésaventures leur offriront l’occasion de se retrouver et ceux qui auront le privilège de partager leur fuite quelques temps s’effaceront d’une manière ou d’une autre pour laisser admirer le seul repère qui vaille en des temps difficiles : la cellule familiale.
Il faudra donc passer outre cette psychologie primaire et cette morale discutable, mâtinées de références bibliques, pour apprécier ce que 2012 offre, tout de même, de plus notable : un jeu de dévastation jouissif. On assiste en la matière à une avalanche de scènes d’anthologie, d’autant plus efficaces qu’Emmerich a eu le mérite de faire sortir ses héros de leur pays. Signe des temps, les Américains auront besoin des Indiens, des Russes et des Chinois pour s’en sortir, et même l’Afrique aura droit à une distinction honorifique. Cette internationalisation des enjeux nous vaut un final grandiose, dans un Himalaya submergé par les océans. Et quand enfin tout s’apaise, on se dit qu’on a assisté à la fin d’un monde, mais aussi à la fin d’un genre cinématographique, sous la forme d’une éblouissante supernova.
-Swoop
Bien le bonjour !
La fin du monde, c’est pour dans trois ans. Les Mayas l’avaient prédit et Roland Emmerich leur donne raison. Dans 2012, les planètes s’alignent, le soleil fait fondre la nôtre de l’intérieur, tout s’écroule en surface, et une famille américaine tente de sauver sa peau.
Conscient que la destruction du monde est le plus saisissant des spectacles imaginables, Emmerich peaufine de film en film sa réputation de plus gros bourrin d’Hollywood et prouve avec 2012 qu’il ne se lasse pas, bien au contraire, de martyriser notre pauvre Terre. L’homme ne conçoit la réalisation que comme une démonstration de force, il aime épater, et il faut l’avouer, le résultat est en partie épatant. En partie seulement, car comme toujours avec lui, le soin apporté à la forme s’accompagne d’un traitement incroyablement simpliste du fond.
Pour permettre à cette œuvre monumentale (2h40, qu’on ne voit pas passer) de surpasser tous ses prédécesseurs, Emmerich a décidé de collecter et de sublimer, plutôt que d’innover. On retrouve donc des éléments de ses propres créations (Independance day, Le jour d’après), mais aussi de La guerre des mondes, de Deep Impact ou du Pic de Dante. Pas étonnant, dans ces conditions, que son film paraisse tellement daté, avec ses personnages typiques des films-catastrophe de la fin du siècle dernier : les deux Cassandre (le scientifique et l’animateur de radio illuminé) et surtout cette famille éclatée par un divorce, avec un père irresponsable (John Cusack, impeccable) qui déçoit sa fille et énerve son fils, rejetons élevés par une mère recasée mais toujours amoureuse (Amanda Peet, pas aidée par son rôle). Forcément, leurs mésaventures leur offriront l’occasion de se retrouver et ceux qui auront le privilège de partager leur fuite quelques temps s’effaceront d’une manière ou d’une autre pour laisser admirer le seul repère qui vaille en des temps difficiles : la cellule familiale.
Il faudra donc passer outre cette psychologie primaire et cette morale discutable, mâtinées de références bibliques, pour apprécier ce que 2012 offre, tout de même, de plus notable : un jeu de dévastation jouissif. On assiste en la matière à une avalanche de scènes d’anthologie, d’autant plus efficaces qu’Emmerich a eu le mérite de faire sortir ses héros de leur pays. Signe des temps, les Américains auront besoin des Indiens, des Russes et des Chinois pour s’en sortir, et même l’Afrique aura droit à une distinction honorifique. Cette internationalisation des enjeux nous vaut un final grandiose, dans un Himalaya submergé par les océans. Et quand enfin tout s’apaise, on se dit qu’on a assisté à la fin d’un monde, mais aussi à la fin d’un genre cinématographique, sous la forme d’une éblouissante supernova.